« Petites Cités de Caractère », sortez des sentiers battus
Idées séjour
La Vienne compte trois villages labellisés Petites Cités de Caractère® : Charroux, Monts-sur-Guesnes et, depuis peu, Château-Larcher. Une reconnaissance qui valorise des communes rurales atypiques par leur histoire et leur patrimoine. Une quatrième commune est en passe de le décrocher. Visite guidée !
Les Dimanches de Caractère
- 29 septembre 2024 : Monts-sur-Guesnes « Les folies de Busetti »
- 6 octobre 2024 : Château-Larcher « Métiers d’Antan »
- 20 octobre 2024 : Lusignan « Au fil du Bourceron »
Charroux, les « Trésors » de l’abbaye
En arrivant à Charroux, la silhouette octogonale haute de 37 mètres de la tour Charlemagne attire tout de suite le regard. Tel un phare planté au milieu du village, à quelques pas des superbes halles du XVIème siècle, les plus grandes de l’ouest de la France, elle impressionne par sa dimension et son architecture.
Il n’en fallait certainement pas plus pour que ce village d’un peu plus de 1000 âmes, village étape du chemin de Compostelle, décroche le label “Petites Cités de Caractère”. Mais, il recèle bien d’autres trésors. En se plongeant dans son histoire, on découvre que la tour faisait partie d’une des plus puissantes abbayes bénédictines de l’Europe carolingienne qui abritait la relique de la Sainte-Croix : l’abbaye Saint-Sauveur fondée au VIIIème siècle.
Aujourd’hui, classé Centre des Monuments Nationaux, le site invite à des visites libres ou guidées dans les espaces de l’abbaye ayant résisté aux assauts du temps : la splendide salle capitulaire, la salle dite du Trésor ou encore le cloître, espace bucolique qui sert aussi de lieu d’exposition. En prenant un peu de hauteur sur le parvis de l’église Saint-Sauveur, où la vue embrasse tout le village, on se rend mieux compte de sa puissance.
En poursuivant dans les petites rues tranquilles, ici et là, les maisons à pans de bois rappellent ce passé médiéval.
Autre particularité, Charroux perpétue une tradition de plus de 160 ans : les ostentations. Tous les 7 ans, des processions présentent les reliques de saints auxquelles on attribue des pouvoirs contre les maladies ou encore les calamités naturelles.
Monts-sur-Guesnes, à l’ombre de son château
Autre commune du département qui arbore fièrement le label, largement justifié : Monts-sur-Guesnes. Plantée sur une bute, surplombée de son château, elle ne passe pas inaperçue dans la campagne du Loudunais. On la voit à plusieurs kilomètres à la ronde. Son implantation n’est pas due au hasard : dès le Moyen Âge, un château médiéval est construit sur ce point culminant de 146 m pour défendre le territoire.
Au XVème siècle, il devient logis seigneurial, autour duquel s’est développé le bourg. En flânant dans les ruelles paisibles du village, il est quasi inévitable de tomber nez-à-nez avec l’impressionnante façade gothique du château où ont séjourné des personnages illustres comme Louis XI et Henri de Navarre, futur Henri IV.
Ne manquez surtout pas la visite du Château de Monts sur Guesnes, nouveau site ludique et pédagogique retraçant 1 000 ans de la période médiévale. Le programme est alléchant : huit salles scénographiées, 800 m² d’espaces découverte, une vidéo-projection géante sur la Guerre de Cent ans, un village médiéval des enfants, un parcours aventure ou encore de nombreux ateliers (tir à l’arc, taille de pierre…).
Château-Larcher, la « Petite » dernière
Tout juste entrée dans le club très prisé des “Petites Cités de Caractère“, la commune n’a pas ménagé sa peine depuis plus de 7 ans pour décrocher le label. Il faut dire qu’elle avait de bons arguments en matière de patrimoine. En premier lieu, son château, qui surplombe le village, dont il subsiste le donjon du XIIIème siècle, pièce de vie seigneuriale, avec sa forme pentagonale singulière.
Pour mieux se rendre compte de l’importance de ce site castral, il faut descendre le long du petit ruisseau la Clouère, dans le théâtre de verdure. De la même époque, le châtelet, très bien conservé qui gardait l’entrée de la cour basse du château. Sont encore visibles les glissières permettant à la herse de s’abaisser.
Autres monuments, tout aussi bien conservés, l’église romane Notre-Dame et Saint-Cyprien, avec sur son flanc une tour qui a été ajoutée afin de renforcer le système défensif du château fort, mais aussi la lanterne des morts. Plantée au milieu du cimetière médiéval pour veiller la nuit sur l’âme des défunts, cette lanterne haute de près de 9 mètres, est une des dernières en France.
Des éléments patrimoniaux qui, dès ce printemps, feront l’objet d’un circuit fléché agrémenté de panneaux d’information et d’un fascicule à retirer à la mairie.
Le jury du label des “Petites Cités de Caractère” a également été séduit par les animations qui s’appuient sur ce patrimoine riche avec une participation forte des habitants. Notamment lors des fééries de Noël mais aussi et surtout lors du rendez-vous majeur : la foire médiévale, organisée depuis près de 20 ans en septembre.
Au programme : Expo-vente d’artisanat d’art, marché alimentaire artisanal, compagnies de musique médiévale, démonstrations de métiers d’antan, danse et théâtre …
Ce label qui valorise les communes rurales historiques proposant la découverte d’un patrimoine remarquable, valorisé et animé, le tout dans une démarche d’accueil de qualité du visiteur.
Lusignan, sous l’œil de la Fée Mélusine
Elle n’a certes pas encore le label (en cours d’homologation), mais Lusignan, berceau de la légende de la Fée Mélusine, a tous les atouts pour le décrocher. Pour s’en rendre compte, direction le haut du village. C’est sur un promontoire rocheux, surplombant la Vonne, que cet ancien bastion médiéval, étroitement lié à la puissante dynastie des Seigneurs de Lusignan, arbore encore fièrement les restes de son enceinte bordée de fossés et fermée par des tours.
En passant l’unique porte encore debout, superbement restaurée, c’est comme changer d’époque. Il nous semble entendre l’écho des sabots des chevaux sur les pavés. Un sentiment qui se poursuit en pénétrant un peu plus dans le village.
Face à une maison à pan de bois, le magnifique portail nord de l’église Notre-Dame et Saint-Junien des XIIème-XVème siècles, se laisse admirer. Depuis le point de vue au pied de l’église, une architecture plus moderne attire le regard : le viaduc ferroviaire construit en 1850, qui, pour la petite histoire arbore, sur un des piliers, un bas-relief de la Fée Mélusine. Il surplombe la plage de Lusignan avec ses deux bassins très appréciés l’été.
Dans les années 1960, le site était le théâtre de la célèbre Fête de la Plage qui attirait de nombreuses vedettes comme Claude François ou Johnny Hallyday.
Plus loin, les halles avec sa charpente en bois nous ramènent à une autre époque, le XIXème siècle. Les ruelles étroites débouchent ensuite sur une grande esplanade où était bâti le château fort, dévasté pendant les guerres de religion. Il reste une trace de la Tour Mélusine, visible en empruntant un chemin qui descend vers la Vallée de la Vonne, lieu de belles balades nature.